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140 pages // 15 x 19 cm // isbn: 978-2-918193-28-9 //

// 17 euros.

M  i  r  e  i  l  l  e      C     A     L    L    E  -  G     R     U    B     E     R

M  A R G  U  E  R  I  T E  D U R A S

L  A   N   O   B   L   E   S  S  E

D  E    L  A    B   A   N   A   L  I  T  É

n   o    v  .      2    0     1    4

 

 

           « Banale. Elle a cette noblesse de la banalité. Elle est invisible ». Ainsi est la dame du camion : personne, c'est-à-dire « tout le monde ».


« Elle » a du charisme : pleure sur le prolétariat ; meurt à Hiroshima ; est dans l'empathie avec « Abraham », l'enfant non-juif au nom juif de multitude ; elle bannit les langues de bois, demande ses mots à une grammaire inouïe.


Comment donner corps à ce que l'on n'entend ni ne voit plus à force de le voir et l'entendre tous les jours ? Com­ment donner présence à ... rien, qui n'est pas rien mais dont on ne sait pas re-marquer l'état d'exception ?


L'œuvre de Marguerite Duras est habitée d'une igno­rance généreuse. Par quoi tout être – il faudrait ajouter toute chose – est ignorant de l'amour qu'il peut inspirer.

La noblesse de la banalité est plus qu'une esthétique.
C'est un regard qui ne conquiert pas. Qui se laisse dessaisir de son saisissement.
Il faut beaucoup s'aimer et beaucoup s'oublier.

 

                                                                    

Mireille Calle-Gruber est écrivain, Professeur de littérature et esthétique à La Sorbonne Nouvelle. Elle est l'auteur d'une vingtaine de livres,dont la Biographie de Claude Simon, Prix Nobel de littérature (Seuil, 2011), et cinq romans. Elle a édité les Œuvres complètes de Michel Butor en 12 volumes(La Différence, 2006-2010), co-dirigé Le dictionnaire universel des créatrices (Des femmes, 2013), et des colloques consacrés à Pascal Quignard : La littérature démembrée par les muses (Presses Sorbonne Nouvelle, 2011) et Pascal Quignard, translations et métamorphoses (à paraître).

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